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A NOTRE PLACE

La spectaculaire action terroriste aux Etats Unis d’Amérique est destinée avoir des effets profonds sur les masses de tout le monde.

Elle démontre en manière éclatante que même la plus grande puissance militaire et policière jamais vue sur terre est vulnérable, face à des formes extrêmes et désespérées de lutte telles que les attentats suicides.

Washington 29/9/01Cette action est vécue par les masses opprimées arabo-islamiques et de tout le Tiers Monde comme une petite récompense de la rapine et de l’oppression exercée par les « civiles » puissances occidentales, dont elles sont quotidiennement victimes, et des agressions militaires terroristes continuelles menées par les armées de ces mêmes puissances, derrière les enseignes hypocrites de la "paix" et de l’"humanitarisme".

C’est justement cette action de ravage, désormais pluriséculaire, d’exploitation et d’agression est mise à effet au moyen d’armes mortelles et très efficientes (rappelons-nous le Napalm, les bombes au phosphore, les "fusées intelligentes", les bombes à l’uranium et d’autres délices de la technologie du civil Occident, usés dans les missions les plus récentes), et cela pousse vers des formes extrêmes de lutte des secteurs grandissants de masses exploitées du Tiers Monde, auxquelles ne reste pas d’autre manière pour exprimer leur rébellion au terrible écrasement et terrorisme qu’elles subissent.

Donc, si l’on veut vraiment chercher les mandants de cette diffusion croissante du terrorisme, il faut les chercher dans les actions politiques, économiques et militaires mises en oeuvre par les puissances impérialistes de l’Occident. Car le terrorisme des Etats suscite inévitablement le terrorisme des peuples.

La manière féroce par laquelle l’Etat d’Israël met en place la politique de répression contre les Palestiniens, au nom et par compte de tout l’Occident impérialiste, montre que cela ne fait qu’augmenter le désespoir et la détermination des Palestiniens et fait grandir les files des jeunes voués au martyre, qui ne voient pas d’alternatives croyables à leur destin d’étrangers et de prisonniers dans leur même patrie.

L’action terroriste aux Etats Unis dans l’immédiat chez les peuples et le prolétariat de l’Occident provoque inquiétude, horreur, peur, des sentiments très compréhensibles car on découvre soudain qu’il est possible de se trouver en première ligne dans une guerre non pas regardée commodément comme une fiction à la TV chez soi, mais qui peut entrer réellement dans sa maison, sur son poste au travail.

La réaction spontanée est celle de "se tenir dehors », de se dire"cela ne me concerne pas", et enfin, de demander à ses propres gouvernements une prévention et répression de ce phénomène terroriste la plus grande et la plus efficace, afin de le tenir loin de « nos civiles sociétés".

Mais cela serait doublement erroné, d’abord parce que les événements américains démontrent l’inutilité de l’action policière dans la prévention des actions pareilles de lutte, et puis parce qu’on donnerait par là l’alibi et le consensus aux gouvernements occidentaux pour qu’ils renforcent leur politique d’agression envers les masses opprimées de tout le monde sous prétexte de battre le terrorisme international. La conséquence serait d’augmenter les raisons de haine et de rébellion contre tout l’Occident, à cause de la disproportion des moyens, d’augmenter le désespoir et le sentiment d’isolement de ces luttes et, donc, une augmentation du terrorisme à une échelle encore plus vaste.

Il s’agit, par contre, de comprendre définitivement que nous ne pouvons pas continuer à faire semblant ne pas voir, ou pire, exprimer notre consensus par rapport à l’action de rapine, d’exploitation des ressources humaines et matérielles, quotidiennement menée par nos gouvernements. Le terrorisme est même celui accompli par les "armées régulières" du démocratique Occident au nom d’un droit international fantomatique, c’est-à-dire le droit du plus fort, de celui qui est mieux équipé pour atteindre et exploiter le plus faible.

On ne peut pas continuer à tourner la tête lorsque la tuerie terroriste contre les peuples du Tiers Monde est faite par l’Otan ou l’ONU et se surprendre, éprouver horreur, exécrer quand on est atteint par quelques esquisses de sang (le millième de ce qui a été versé par "notre civilisation").

Naples contre la OTAN 27/9/01Jusqu’à quand des métropoles d’Occident ne se lèvera le même cri de bataille contre les Etats terroristes d’Occident, qui sont des machines de violence et de terreur, et contre le capital impérialiste pour son attitude de ravage et d’exploitation, les masses opprimées des Pays pauvres continuerons à penser que l’Occident est homogène et unit au niveau des classes sociales. Cela ne peut que renforcer l’opinion que la rétorsion terroriste, aux objectifs indistinctes, est la seule arme des peuples opprimés par l’impérialisme pour manifester leur rébellion.

Il est nécessaire, par contre, que le prolétariat d’Occident sépare ses responsabilités de manière ouverte et conflictuelle de celles de ses Etats et de la classe bourgeoise bénéficiant davantage de la politique de rapine et d’agression contre les peuples du Tiers Monde.

La classe bourgeoise qui, au nom du marché et du « dieux » profit (a propos de fondamentalisme) n’hésite à attaquer aussi de plus en plus les"garanties" que le prolétariat d’Occident avait conquis pendant des ans de dures luttes.

Ces Etats, ces représentants du capital financier et des partis politiques bourgeois, tandis qu’ils nous attaquent, nous demandent notre solidarité, notre soutient pour la lutte contre le terrorisme international. Le message est de former une « union sacrée » de l’Occident pour continuer à écraser les peuples opprimés, tout en promettant quelques miettes ou de ralentir l’attaque contre nous.

Cette invitation doit être retournée à l’expéditeur car "un peuple qui oppresse un autre peuple jamais ne sera libre ". Si l’on cédait à la tentation d’adhérer à ce pacte scélérat, on donnerait la corde au bourreau qui est en train de nous pendre. Il est évident, en fait, que les difficultés du capitalisme à l’échelle mondiale, sont en train d’augmenter, malgré l’incroyable croissance de la rapine du Tiers Monde de ces dernières années, et cela pousse la bourgeoisie d’Occident à attaquer de plus en plus son propre prolétariat. Tout soutien, donc, que la classe laborieuse apporte à la politique impérialiste de sa bourgeoisie, à son militarisme et autoritarisme, signifie lui fournir d’ultérieurs instruments et davantage de force pour mener l’attaque aussi contre elle-même.

Il nous revient, au contraire, de tirer les masses opprimées dehors du terrorisme, par lequel elles sont attirées par manque d’alternative et d’interlocuteurs croyables mais qui est inadéquat à mener une lutte conséquente en mesure d’attaquer les racines du pouvoir et les causes de la domination capitaliste.

Il nous revient de savoir transformer l’énorme potentiel de lutte qui s’avère chez les peuples opprimés par l’impérialisme en une composante décisive de l’unitaire armée mondiale en lutte contre l’inhumaine et incivile société capitaliste. Une société qui produit violence, exploitation et aliénation à tous niveaux pour maintenir un système anti-historique et antisocial, fondé sur le profit au désavantage de la plus grande partie de l’humanité.

A ce but nous devons combattre contre la tentative des Etats d’Occident d’utiliser la présumée lutte au terrorisme en tant que moyen pour des nouvelles agressions, nous devons surtout reconnaître les raisons des masses en lutte pour la libération de la domination impérialiste.

Aucune solidarité avec ceux qui nous demandent de nous ranger derrière les enseignes des Etats oppresseurs et terroristes de l’Occident, mais unité fraternelle et de classe internationale de toutes les masses dominées par le capitalisme globalisé. Contrastons le poison raciste qu’on cherchera à diffuser contre les islamiques (censés être fanatiques) et contre le nouveau coup qu’on cherchera à porter à la condition de tous les immigrés, en profitant des campagnes anti-terrorisme.

Nous le pouvons et le devons faire, car nous n’avons à perdre que nos chaînes d’esclaves relativement privilégiés du capitalisme, mais nous avons la possibilité de surmonter la barbarie où le capitalisme est en train de nous précipiter et de conquérir un monde nouveau à mesure de l’espèce humaine à l’actuel niveau de développement.

ORGANISATION COMMUNISTE INTERNATIONALISTE

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